« Pour ma scénographie de l'opéra Samson & Dalila mon intention était de souligner l'idée de domination et de mettre en avant le pouvoir de certains personnages. Ma proposition est un décor qui change légèrement pour chaque acte afin de représenter la domination d'un caractère sur un autre, à travers l'utilisation de niveaux, de tailles exagérés et de contrastes entre clair et obscur. Un des éléments fixes du décor est la lune qui symbolise le monde céleste. Samson est un mediateur entre le monde terrestre et le monde céleste. »
La Ville Entière
Emma Guttridge, ESAA Duperré
Emma Guttridge, ESAA Duperré
Emma Guttridge, ESAA Duperré
par Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon
« La confrontation des personnages, des peuples, des religions sont la clef de notre interprétation textuelle. Au cours de cet opéra deux peuples s’oppose, les hébreux représentés ici par une nature oppressante, dominatrice, incontrôlable voire divine et dans un rapport antithétique l’artificiel avec les philistins, des individus aseptisés, abordant un air sectaire. On s’est concentré sur cette confrontation et notamment sur les différents renversements de situations entre les deux peuples. L’intemporalité est de mise pour une universalisation du conflit et se détacher du contexte réel et historique, tout en essayant d’apporter une certaine objectivité et neutralité dans ce conflit. »
Ambivalences
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
« Paroxisme : L’espace scénique hostile à Samson par son artificialité est camouflé par une lumière chaude. Le subterfuge va se refermer sur le chef hébreu berné par la fausse sincérité de Dalila. La lumière chaude se transforme progressivement en lumière froide révélant ainsi la réelle nature des décors froids et artificiels. Samson aveuglé par Dalila ne se rend pas compte que son environnement change : il est pris au piège. »
Ambivalences
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
Alexandre Berquin, Alexandra Boursier, Léa-Luz Garcia-Chatillon, ESAA Duperré
par Laura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot
« Pour la scénographie de l'Opéra Samson et Dalila, nous nous sommes intéressées à une écriture abstraite utilisant la lumière comme élément essentiel. Traduire et exprimer les émotions, les sensations étaient nos principales intentions. Le but était de créer des tensions et des ruptures en gardant une continuité entre les différents tableaux définis et nommés suivant une sélection d'ambiances très singulières retrouvées dans le livret. Chacun d'eux illustre une atmosphère différente, suggérée par la lumière. Le déroulement scénographique s'imprègne d'une poésie particulière mise en place par des concepts : passage d'élévation à vibrations et tremblements de lumière traduisant une tempête, arrivée soudaine de formes fluides, voluptueuses colorées qui s'entremêlent pour un climat printanier, présence de miroirs créant reflets et déformations pour une ambiance malsaine manipulatrice ou encore humiliatrice se terminant par l'abaissement des miroirs et la montée de lumière faisant rappel au début.
La représentation figurative des lieux dans lesquels évoluent les protagonistes ne nous intéressait pas. Nous avons eu la volonté de bouleverser les codes de la scénographie d'Opéra en ayant un plateau presque vide au sens physique, et ainsi faire que ce soit la lumière qui crée l'espace. »
Suggestion par la lumière
Présence divineLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
TempêteLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
PrintempsLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
ManipulationLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
HumiliationLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
Effondrement du temple et retour à la présence divineLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
Effondrement du temple et retour à la présence divineLaura Kerharo, Mathilde Klimek, Luce Viot, ESAA Duperré
par Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam
« L’objectif de l’histoire de Samson dans la bible est essentiellement théologique : montrer comment l’éloignement du Seigneur entraîne l’oppression, alors que le retour au seigneur permet la libération. Etrange paradoxe puisque Dieu est pourtant en partie la cause du combat entre les Hébreux et les Philistins. Les guerres de religions faisant ravage à notre époque, c’est une affirmation qui reste à prouver.
Séduction abusive ? Transformation de l’attirance en dégoût ? Le sexe et la Femme deviennent malsains et dangereux, représentant un piège qui se referme sur Samson. Serait-ce la caverne utérine de Dalila ? »
Baisers d’abysses
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
Esther Christensen, Sonia Das Neves, Morgane Cam, ESAA Duperré
par Juliette Verduzier, Etienne Maisonnial, Elisa Rey
« L’œuvre nous apparaît comme une histoire de forces à la fois contradictoires et complémentaires, qui se rencontrent, se mêlent, s’attirent, se repoussent et se percutent. D’abord celle de Samson, brute, guerrière, impulsive, qu’il transmet aux siens, conduisant à la révolte, opposée au double-jeu artificiel et séducteur de Dalila. Autour d’eux gravite en témoin la foule aveugle, manipulable et grégaire qui s’auto-stimule dans la violence et la perversion. Ces énergies singulières qui se dégagent du texte ont constitué les fondements de notre réflexion et de l’interprétation scénique qui en a découlé. »
« Un relief est pensé en superpositions gigantesques strates fluctuantes. Leurs courbes vacillent aléatoirement le long et autour d’un mécanisme de plateau tournant traditionnel, toutes revêtues d’un bitume gris aux multiples nuances grises. Chaque « palier » permet le cheminement au sommet où trône fièrement le temple de Dagon, d’un blanc presque pur, cette architecture classique, disposant de deux colonnes, est lissée, presque aseptisée. A peine plus bas, une place publique, conduite par une rue qui permet circulation et rencontre acharnée entre les deux peuples. La ruelle est surplombée de deux immenses bâtisses planes aux fenêtres découpées laissant traverser les rayons lumineux résolument intenses.
L ‘arrière devient alors l’avant quand, à l’acte 2, Dalila décide de séduire et d’abuser du pauvre Samson. A vue des spectateurs l’ambiance tourne tout comme le temps, et au crépuscule, nous accompagnons Dalila dans la planification de sa supercherie.
Samson et Dalila distille toujours la même magie trouble, la noble spiritualité du sujet se tourne ici vers les grands oratorios du passé où de monumentales fresques s’animent. Des tensions et conflits à la volupté; nos sens en prennent un couplet notre cœur se doit d’être accroché. Cet opéra biblique invite nos sens à des variations incessantes conduites par une histoire d’amour sur fond de conflits culturels entre le peuple et les hébreux et philistins. Le spectateur sonde les tensions entre les différentes nations, et la complexité des relations entre oppresseurs et opprimés. Il y flotte une sensualité, ce quelque chose de suave et de fauve lié à Dalila. Dans ces enchaînements de scènes idéalement fondues s’imbriquent religion et séduction dans une irrésistible alchimie. Le décor devient illustration des rapports de forces qui s’exercent entre les deux parties. Ainsi, le rapport de dominance est représenté par la variation des hauteurs, le peuple qui domine se situant généralement et géographiquement au-dessus de l’autre. La présence d’un univers malgré tout contemporain permet de souligner les aspects politiques de l’œuvre. Un rapport coloré puissamment contrasté tout comme la beauté envoûtante mais trompeuse de Dalila. »
Tensions/Variations
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
Mathilde Romand, Laurène Mas, Antoine Sage, ESAA Duperré
par Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila
« A partir de notre interprétation du livret, l’histoire d’amour entre les protagonistes nous est apparue comme prétexte pour illustrer le conflit entre deux peuples et qu’elle relevait plutôt de la manipulation. Pour nous, Samson et Dalila sont comme deux portes paroles de peuples en guerre.
Ce conflit entre hébreux et philistins renvoie à un des différents ayant toujours eu lieu, comme si on pouvait les qualifier d’intemporels, comme un rappel des guerres de religion et des conflits actuels notamment de Daesh, le conflit israélo palestinien, Alep..)
Nous avons décidé l’ancrer dans une réalité actuelle, et par conséquent de confronter le spectateur à cette réalité, cet univers qu’il ne voit retranscrit au travers des infos, journaux, internet, etc..
Nous avons alors interprété le conflit sans prendre parti. En oubliant la vision manichéenne de départ, il était évident que les deux peuples, comme partout, procèdent à des atrocités et par conséquent ce sont les mêmes. »
Zone de conflit
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
Lou Denis-Motte, Elena Gaudin, Julie Aguila, ESAA Duperré
par Titouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham
« Notre analyse de l’œuvre de Camille Saint-Saëns, a orienté notre travail sur les jeux de dominations entre les Philistins et les Hébreux. En effet, la quête de pouvoir permanente entre ces deux peuples rythme le texte. Nous avons décidé de mettre à nu leurs protagonistes afin de faire ressortir leur vrai visage. Le vice, également très présent, montre la séduction entre Samson et Dalila sous un nouvel angle. Il s’agit d’une séduction pleine de manipulation et de luxure, très charnelle et envoûtante afin que Samson tombe dans le piège de Dalila. Voici quelques pistes de recherches scénographiques ... Pour ce premier tableau, « Ascension illusoire », la montagne nous permet de mettre en scène des jeux de pouvoirs entre les Hébreux et les philistins. Elle évoque également le paysage de Gaza en Palestine. Il se créer un jeu constant d’ascension de la part des hébreux qui tentent de s’élever, tandis que les philistins les dominent physiquement. Les jeux de lumières apportent des contrastes ainsi que différentes ambiances qui accentuent l’opposition des deux peuples. Une lumière ocre symbolise les Philistins, tandis qu’une ambiance plus minérale, sombre et froide évoque les hébreux. »
Emprise et Illusion
Ascension illusoireTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Ascension illusoireTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Apparition enivranteTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Apparition enivranteTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Apparition enivranteTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Braises emprisonnantesTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Titouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
Luxure funèbreTitouan Le Bourvellec, Salomé Gardon, Kenza Benkhicham, ESAA Duperré
par Violette Ruppin
« Samson et Dalila, un lieu de conflits, un lieux de pouvoirs. Les hébreux, une masse homogène et mouvante, oppressé par ce peuple aseptisé et obéissant que sont les philistins. L'ascension, le renversement de domination provoqué par Samson, puis la manipulation de Dalila provoquant sa chute, tant de variation de pouvoir, qui dans mon interprétation du texte se place au premier plan de cette opéra. Mon intention était donc d'insister et de mettre en valeur les tension et l'oppression que dégage ces conflits. »