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I. Les trois séjours de Mozart en France
Ollivier Michel Barthélemy (1712-1784). Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon. MV3824. © Gérard Blot / RMN-GP
© Mozart père, son fils et sa fille, gravure d'après un dessin de Louis Carrogis dit Carmontelle, 1764. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l'Opéra
Le jeune Mozart n’a que sept ans lorsque son père Leopold décide d’entreprendre avec sa famille un long voyage qui va durer trois ans, pour le présenter à l’aristocratie et aux cours européennes. Arrivés à Paris le 18 novembre 1763, les Mozart sont pris en charge par Friedrich Melchior Grimm qui leur ouvre les portes des maisons aristocratiques. Fin décembre, le but principal du voyage est atteint lorsqu’ils sont présentés à la Cour à Versailles. Les enfants Mozart donnent un concert devant les filles de Louis XV, les princesses Adélaïde et Victoire, excellentes musiciennes, dans leurs salons particuliers. Mais Leopold s’enorgueillit surtout de l’honneur d’avoir été admis par les souverains Louis XV et Marie Leszczyńska au Grand Couvert le soir du Nouvel An 1764. Peu de temps après, quatre sonates dédiées à Madame Victoire, première publication d’œuvres du jeune prodige, sont imprimées à Paris.
Après ces semaines mouvementées, la famille Mozart s’embarque pour l’Angleterre puis la Hollande, avant de revenir à Paris le 18 mai 1766. Pendant ce bref séjour, Wolfgang, qui a maintenant dix ans, donne un concert chez le prince de Conti en compagnie d’autres musiciens célèbres.
Sur le chemin qui les ramène à Salzbourg, en septembre 1766, les enfants Mozart se produisent à l’hôtel de ville de Genève. Voltaire, qui vit non loin de là, dans son château de Ferney, exprime son regret de les avoir manqués.
Lettre de W. A. Mozart à sa sœur sur l'enveloppe d'une lettre à son père datée 20 juillet 1778. Ms. Autographe © BnF, Musique
Le souvenir des séjours de 1763-1766 est resté si vif chez Leopold Mozart que c’est à Paris qu’il décide d’envoyer son fils tenter sa chance en 1778. Paris, ville cosmopolite, accueille alors de nombreux musiciens allemands. Wolfgang accompagné de sa mère s’y installe le 23 mars tandis que la saison des concerts bat son plein. Très vite, il rencontre Joseph Legros, directeur du Concert-Spirituel, qui lui commande une symphonie concertante destinée aux concerts de la Semaine Sainte, et sympathise aussi avec Jean-Georges Noverre, maître de ballet de l’Opéra.
Mais à l’insouciance des premiers jours succèdent vite les désillusions. Les visites dans les maisons aristocratiques auprès de riches mécènes n’aboutissent à rien et Legros écarte finalement sa symphonie concertante. Pourtant, sollicité par Noverre, Mozart compose plusieurs pièces du ballet Les Petits Riens. Il participe enfin au Concert-Spirituel du jour de la Fête-Dieu, le 18 juin, avec une symphonie (la Parisienne) très applaudie. Mais la malchance le poursuit car sa mère tombe malade et meurt le 3 juillet. Les dernières semaines se passent tristement, bien qu’il soit recueilli par le baron Grimm et Madame d’Épinay. Poussé par son père que Grimm a alerté, Mozart quitte Paris dès la fin de l’été. Malgré plusieurs tentatives, ce sera son dernier grand voyage à l’étranger.
W.A. Mozart, Variazioni sopra l'aria La Bergère Célimène. Partition autographe, 1781. BnF, département de la Musique
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