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Lully et Charpentier « restaurés » : la renaissance des comédies-ballets à partir de 1850

Lully et Charpentier « restaurés » : la renaissance des comédies-ballets à partir de 1850

Exposition "Molière en musiques"

Lully et Charpentier « restaurés » : la renaissance des comédies-ballets à partir de 1850

Au XVIIIe siècle, la Comédie-Française reste l’unique théâtre à Paris représentant les comédies-ballets de Molière, en particulier les plus emblématiques, Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire. Tout un pan de ce répertoire tombe ainsi dans l’oubli.

Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que le Théâtre-Français remette à l’honneur des œuvres oubliées telles que Psyché (1862). À cette époque de redécouverte des musiques anciennes, celles de Lully et Charpentier sont souvent mêlées à des fragments d’autres compositeurs, comme Rameau ou Campra.

À la fin du XIXe siècle, les comédies-ballets de Molière renaissent dans d’autres théâtres parisiens, comme Le Malade imaginaire monté avec la musique de Charpentier « restaurée », c’est-à-dire retrouvée, orchestrée et complétée par Camille Saint-Saëns (1892). 

À la fin des années vingt, après le tricentenaire de la naissance de Molière qui donne lieu à un florilège de spectacles à la Comédie-Française, les metteurs en scène d’avant-garde reconsidèrent les comédies-ballets de Molière, tel Gaston Baty qui monte en 1929 Le Malade imaginaire en restituant au plus près la musique de Marc-Antoine Charpentier. 

À partir de la fin des années trente à la Comédie-Française, les metteurs en scène Pierre Bertin, puis Jean Meyer intègrent minutieusement les divertissements chantés et dansés, tandis que les directeurs de la musique Raymond Charpentier et à sa suite, André Jolivet, arrangent les musiques originales en ajoutant parfois des morceaux de leur propre composition. 

Jusqu’au début des années quatre-vingt, la méconnaissance totale de l’art de la danse du XVIIe siècle engendre des difficultés pour ajuster des chorégraphies classiques sur ces musiques – ce que tentent pourtant les chorégraphes –, et l’œuvre de Lully est parfois mêlée à la Suite pour orchestre du Bourgeois gentilhomme de Richard Strauss (1917), plus facile à chorégraphier.

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