La musique dans les autres comédies de Molière - Molière en musiques - Expositions - Visites

L’insertion de musique dans les œuvres théâtrales conçues initialement sans musique est une pratique ancienne. Celle-ci peut être purement ornementale ou, au contraire, utilisée pour soutenir la dramaturgie de la pièce. La quête d’un « art total » dans lequel tous les ingrédients du spectacle participent à l’action a favorisé cet assemblage et les pièces de Molière, en dehors des comédies-ballets, n’ont pas échappé à ces tentatives.

En 1847, la reprise de Dom Juan à la Comédie-Française pour la première fois depuis 1665 donne lieu à une œuvre à mi-chemin entre drame et opéra. Jacques Offenbach y insère dans les scènes même des extraits du dramma giocoso de Mozart représenté quelques années auparavant à l’Opéra. La mise en scène très influencée par le théâtre lyrique et la présence de musique confèrent alors à l’œuvre une profonde couleur romantique.

Au XX^e siècle, Jean-Louis Barrault, soucieux de donner aux autres arts une place essentielle dans le théâtre, cherche à utiliser la musique comme un langage à part entière. Pour Amphitryon en 1947, il collabore avec Francis Poulenc à la conception d’une musique dont il a lui-même défini les caractéristiques.

Au théâtre de l’Athénée et pour la Compagnie Renaud-Barrault, Louis Jouvet fait aussi appel au compositeur Henri Sauguet pour insérer des passages musicaux dans Dom Juan (1947), Les Fourberies de Scapin (1949) et Tartuffe (1950). Selon Sauguet, « Louis Jouvet attendait de la musique qu’elle l’aidât pour aller jusqu’à l’accomplissement parfait de l’harmonie du spectacle qu’il avait élaboré ».

Comme ses prédécesseurs, Jean Vilar a recours à la puissance de la musique, composée cette fois par Maurice Jarre, pour exacerber les contrastes de sa mise en scène de Dom Juan créée au 7^e Festival d’Avignon (1953), puis reprise au Théâtre national populaire à Chaillot.

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