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Des rôles en or

Des rôles en or

Le bijou de scène n’est pas que beau : il parle !


Dans de nombreux livrets d’opéras ou de ballets du XIXe siècle, particulièrement au Second Empire, sa présence sert de ressort théâtral pour faire avancer ou rebondir l’action.


De même, il contribue à éclairer la dramaturgie des œuvres en désignant les personnages au premier coup d’œil : les puissants et les riches, les magiciennes et les femmes fatales se reconnaissent à la somptuosité de leurs ornements, les conquérants et les guerrières à l’opulence de leurs armures. 

Des rôles en or

Dis-moi quel bijou tu portes, je te dirai qui tu es.

Par son éclat et son faste, le bijou fascine et attire les convoitises. Les librettistes du XIXe siècle l’ont bien compris, qui l’utilisent comme vecteur de tentation pour bousculer l’intrigue et révéler les faiblesses de leurs personnages. C’est la cassette de joyaux offerts par Méphistophélès qui précipite la perte de Marguerite (Faust de Charles Gounod) dans le fameux « Air des bijoux », ou le scintillement de l’or qui déclenche le cycle de la Tétralogie de Richard Wagner. 

Parfois aussi, les bijoux servent de signe de reconnaissance pour révéler une identité jusqu’alors cachée ou inconnue, favorisant les coups de théâtre dont se délectent particulièrement les spectateurs de l’époque.

Au XIXe siècle, la plupart des ouvrages présentés sur la scène de l’Opéra de Paris sont des œuvres récentes ou des créations.

Le bijou revêt alors une dimension fonctionnelle d’autant plus indispensable à la lisibilité de l’action que les surtitres n’existent pas encore et que l’écoute d’une œuvre, loin de se faire dans un silence religieux, s’accomplit dans le bruissement des conversations.

Le bijou affiche la condition sociale des personnages et désigne qui sont les protagonistes. Une couronne permet de comprendre qui est le roi, une mitre un pape, un casque une guerrière Walkyrie. 

Associés à la séduction, les bijoux donnent toute leur place à l’érotisme selon une typologie très variée : diadèmes, bustiers, ceintures, peignes, bracelets, colliers découvrent ou recouvrent le corps pour mieux le sublimer.

Bien sûr, ces parures reflètent une conception de la femme propre au XIXe siècle et son goût des femmes fatales, Carmen en étant le plus éclatant symbole. On peut aussi se demander qui les bijoux servent le plus, du personnage ou de la diva – souvent une tragédienne – qui les porte.

Dans les ballets, les diadèmes se doivent d’être plus légers pour ne pas entraver les mouvements des danseuses, prouvant ainsi que le bijou symbolique cède parfois le pas devant des aspects pratiques.

Parte III : la grande illusion

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Bijoux de scène de l’Opéra de Paris - Exposition

INFORMATIONS PRATIQUES

Du 28 novembre 2024 au 28 mars 2025 inclus, à la Bibliothèque-musée de l’Opéra national de Paris

L'exposition est accessible dans le cadre d'une visite du Palais Garnier, hors jours de fermeture exceptionnelle (voir le calendrier) :

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