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III. Meyerbeer : les triomphes du grand opéra
Après l’agitation des Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830), c’est l’avènement de Louis-Philippe, proclamé Roi des Français le 9 août qui va permettre l’épanouissement du grand opéra en France. Si les idées révolutionnaires marquent les premiers ouvrages du genre, la prospérité et l’ordre « bourgeois » donnent à Auber, Meyerbeer et Halévy les moyens de leurs ambitions.
Louis-Désiré Véron, homme d’affaires avisé qui dirige l’Opéra de Paris de 1831 à 1835, décèle tout le potentiel de ce nouveau type d’« œuvre d’art totale », incluant chant, danse et effets techniques spectaculaires. Il n’hésite pas à investir des sommes considérables dans les costumes et les décors. Pour Robert le Diable, la scénographie ne coûte pas moins de 70 000 Francs (environ 300 000 Euros aujourd’hui). Mais le succès est au rendez-vous et le public s’enthousiasme pour le grand opéra et la surenchère de moyens qu’il requiert. Pour la mise en scène de La Juive, en 1835, ce sont cette fois 150 000 Francs que l’Opéra accepte de débourser, puis 160 000 pour Les Huguenots l’année suivante.
Les recettes sont à la hauteur des espérances, et le second grand opéra de Meyerbeer atteint les cent représentations en moins de trois ans. Dom Sébastien du Portugal, de Donizetti, créé en 1843 et l’un des rares échecs patents. En 1852, Le Juif errant de Halévy, en dépit d’une réalisation somptueuse, est accueilli tièdement. L’ouvrage est finalement sauvé par son ballet, réglé par Arthur Saint-Léon, dans lequel Louise Taglioni – cousine de Marie - fait sensation.
Le grand opéra - Meyerbeer : les triomphes du grand opéra
Paul Lormier - Esquisse de costume pour Zaïda dans Dom Sébastien, roi du Portugal de Gaetano Donizetti, 1843. Crayon, aquarelle, gouache, 23 x 19,5 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Alexandre Lacauchie - Pauline Viardot dans le rôle de Fidès dans Le Prophète, en 1849. Lithographie, 19,5 x 13 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Paul Lormier - Esquisse de costume pour Abayaldos dans Dom Sébastien, roi du Portugal de Gaetano Donizetti, 1843. Crayon, aquarelle, gouache, 25,5 x 16,5 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Charles Séchan - Esquisse de décor pour La Juive de Fromental Halévy, acte V, 1835. Aquarelle avec collages, 65 x 179 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Paul Lormier - Esquisse de costume pour Isabeau de Bavière dans Charles VI de Fromental Halévy, 1842-1843. Crayon, aquarelle et gouache, 22 x 15 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Henri Valentin - Scène du couronnement de Jean de Leyde dans la cathédrale de Munster dans l’acte IV du Prophète, opéra de Giacomo Meyerbeer, 1849. Estampe, 20 x 23 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra.BnF
Paul Lormier - Esquisse de costume pour Jean de Leyde lors du couronnement dans Le Prophète de Giacomo Meyerbeer, 1849. Crayon, plume, aquarelle, 24 x 20 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra.BnF
Célestin Deshaye (lithographe) - Décoration de l’acte II des Huguenots de Giacomo Meyerbeer : château et jardin de Chenonceau, 1836. Lithographie, 22,2 x 29,5 cm. BnF, département de la Musique, Bibliothèque-musée de l’Opéra. BnF
Camille Joseph Étienne Roqueplan, Valentine et Raoul ou Une scène de la Saint-Barthélémy, vers 1848, huile sur toile, 275 x 193 cm. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, photo Frédéric Deval. BnF
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