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I. Généalogie du grand opera
Le grand opéra, genre nouveau, s’inscrit pourtant dans une longue tradition. Médée, de Luigi Cherubini, créé en 1797 au Théâtre Feydeau, s’apparente encore par certains aspects à l’opéra-comique, mais ses dimensions monumentales le rapprochent du futur grand opéra, dont il établit les fondements, tant par l’importance donnée au chœur que par la puissance de l’orchestration. Gaspare Spontini, qui jouit des faveurs de l’Impératrice Joséphine, s’engage dans la même voie avec La Vestale, créé en 1807 à l’Académie impériale de musique. La Vestale mobilise des moyens considérables : deux orchestres, un dans la fosse, l’autre sur scène, 50 choristes et autant de danseurs.
Rossini, dont Le Siège de Corinthe et Moïse et Pharaon sont donnés à Paris respectivement en 1826 et 1827, s’inscrit dans cette lignée de précurseurs italiens du grand opéra.
Le français Jean-François Lesueur fait aussi œuvre de pionnier avec Ossian ou Les Bardes (1804). Ouvrage de propagande, destiné à glorifier Napoléon Ier, Ossian présente certaines caractéristiques qui seront plus tard associées au grand opéra : une structure en cinq actes, des parties chorégraphiées intégrées à l’action dramatique.
Meyerbeer, avant de triompher avec Robert le Diable en 1831, s’essaye quant à lui à des ouvrages déjà inspirés par le Moyen Âge et la Renaissance. Margherita d’Anjou et Il Crociato in Egitto, composés en Italie, sont joués à Paris entre 1825 et 1826.
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