Le succès du grand opéra, d’Auber à Verdi, tient aussi à trois générations d’interprètes exceptionnels. Le genre est exigeant pour les voix. Meyerbeer, qui séjourne plus de huit ans en Italie, de 1816 à 1824, est pétri de bel canto. Les ouvrages qu’il compose ensuite pour Paris, notamment Robert le Diable et Les Huguenots, s’en ressentent et réclament une virtuosité qui n’est accessible qu’aux meilleurs. Les distributions réunissent tous les grands noms du chant français, tant masculins que féminins. Adolphe Nourrit – qui mettra fin à ses jours à l’âge de 37 ans – et Gilbert Duprez comptent parmi les plus fameux ténors de leur temps. Nicolas Prosper Levasseur s’approprie les plus prestigieux rôles de basse, tandis que la soprano Cornélie Falcon, créatrice des rôles de Valentine (Les Huguenots) et de Rachel (La Juive) triomphe aux côtés de Julie Dorus-Gras et de la mezzo Rosine Stoltz.