Synopsis
Après avoir composé quarante opéras, Gioacchino Rossini n’en écrivit plus aucun à partir de 1829 (année de création à l’Opéra de Paris de son grand opéra en français, Guillaume Tell). En 1857, réinstallé à Paris où il avait vécu dans sa jeunesse et dirigé le Théâtre-Italien, il tient salon le samedi soir rue de la Chaussée d’Antin, recevant toutes sortes de personnalités prestigieuses : Gounod, Liszt, Saint-Saëns, Verdi, etc.
C’est dans ce cadre qu’il compose le recueil « Péchés de ma vieillesse », dont est tirée la majeure partie des pièces au programme de ce concert. À Paris déjà, dans les années 1830, avant de partir s’installer pour de longues années à Bologne, Rossini avait composé un recueil de petites pièces de piano et de musique de chambre vocale pleines d’esprit et de charme, intitulé « Soirées musicales » ou « Serate musicali » ; Li marinari et La pesca en sont issues.
Au long des différentes pièces qui composent les « Péchés de ma vieillesse », Rossini révèle un à un tous les caractères les plus séduisants de son tempérament. Doué d’humour, d’ironie, d’autodérision et d’invention, le musicien se délecte de toute évidence de parcourir un paysage musical très efficace, allant du pastiche folklorisant (Les Amants de Séville, brillante et tendre espagnolade pour ténor et contralto, ou encore la Tyrolienne sentimentale, sous-titrée « Le départ des promis », jouant sur des effets de jodl venus tout droit des Alpes suisses) à la vignette pseudo-religieuse (Un sou), en passant par l’effusion sentimentale (Soupirs et sourire) ou encore l’inspiration vénitienne et ses effets de barcarolle (I gondolieri).
Toutes ces pièces sont pourvues d’une partie de piano extrêmement raffinée, tour à tour sentimentale ou humoristique, nostalgique ou pleine d’énergie, et d’une écriture vocale également exceptionnelle : un condensé du Rossini des grandes pages opératiques, à quoi s’ajouterait tout un art du second degré. Comme si le musicien, retiré de la vie publique et ayant reçu dans sa jeunesse son content de gloire et de succès, pouvait enfin jubiler à composer dans ses vieux jours des pièces « sans conséquence » mais non sans génie.
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