Concert de musique de chambre par les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris

Les Quintettes à cordes K. 515 en ut majeur et K. 516 en sol mineur de Wolfgang Amadeus Mozart datent tous deux de l’année 1787, qui se verra couronnée par la création de l’opéra Don Giovanni du compositeur. Si le Quintette K. 516 est d’essence tragique, le K. 515 sonne comme le visage lumineux de cette même formation comportant deux altos. Outre le clavier, Mozart jouait lui-même de l’alto et l’on peut supposer que le quintette lui a semblé particulièrement favorable au déploiement de son inspiration.

Bouleversé par le bombardement de l’Opéra de Munich en 1943 et par la perspective de la ruine prochaine de l’Allemagne, Richard Strauss note dans un cahier d’esquisses un extrait d’un poème de Goethe (« Nul ne peut se connaître / Ou être séparé de lui-même. / Mais que chaque jour il fasse l’expérience / De ce qui devrait être clair : Ce qu’il est et ce qu’il était. / Ce qu’il peut et ce qu’il devrait. ») et prévoit d’abord d’en faire un chœur d’hommes, puis le transforme en un adagio pour cordes. Ce seront les Métamorphoses, dédiées au chef d’orchestre Paul Sacher, méditation tragique et sereine tout à la fois qui semble éclairée par le souvenir de Brahms, de Mahler, du Schönberg de La Nuit transfigurée peut-être et marquée par une foi profonde.