À l’heure du déjeuner, des musiciens de l’Orchestre et des artistes des Chœurs de l’Opéra national de Paris vous proposent des concerts précédés d’introductions.  

Deux des trios au programme de ce concert ont été composés en hommage à un ami défunt : ceux de Chostakovitch et de Rachmaninov – celui-là explicitement qualifié d’élégiaque (c’est-à-dire dans le caractère d’une plainte mélancolique, associée à l’expression du deuil).

Dans la production de Schubert, le thème de la nuit marque d’abord le champ du lied : on ne s’étonne donc pas que le Trio « Notturno » D. 897 s’inaugure sur un motif d’essence vocale, dévolu au duo que forment violon et violoncelle, soutenus par les accords arpégés du piano, évoquant ainsi quelque sérénade nostalgique accompagnée à la guitare.

Le Trio n° 2 en mi mineur op. 67 de Chostakovitch peut s’entendre tout à la fois comme un hommage à la mémoire de son ami le musicologue Ivan Sollertinsky, et comme une profonde et poignante déploration des victimes juives du nazisme, en particulier dans le mouvement final, avec la présence de mélodies judaïques, déployées et transformées.