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Andrea Messana / OnP

Opéra

La Force du destin

Giuseppe Verdi

Opéra Bastille

du 06 juin au 09 juillet 2019

3h50 sans entracte

Synopsis

Lorsque le rideau se lève, Don Alvaro s’apprête à fuir avec Leonora. Las, les deux amants sont surpris par le père de cette dernière. Alvaro jette ses pistolets à terre mais voilà qu’un coup de feu part et tue le père : la force du destin est impitoyable et se rit du sort des hommes. Grande fresque pleine de coups de théâtre, La Forza del destino est aussi un ouvrage ancré dans son époque. En 1861, Verdi a accepté de devenir député pour servir ses idéaux politiques. Mais le Risorgimento bat de l’aile et le compositeur est en proie au doute. Cette mélancolie noire imprègne « La Forza ». L’opéra devient le lieu où les rêves se brisent sur le mur de la réalité, mais d’où s’élève un fragile chant d’espoir d’une beauté envoûtante.

Durée : 3h50 sans entracte

Langue : Italien

Surtitrage : Français / Anglais

  • Ouverture

  • Première partie 80 min

  • Entracte 30 min

  • Deuxième partie 60 min

  • Entracte 20 min

  • Troisième partie 40 min

  • Fin

Artistes

Melodramma en quatre actes (1862)

Équipe artistique

Distribution

Mise en scène originale de Jean-Claude Auvray, réalisée par Stephen Taylor

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
Coproduction avec le Gran Teatre del Liceu, Barcelone

Galerie médias

  • « Un spectacle qui marque ! »

    « Un spectacle qui marque ! »

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  • Podcast La Force du destin

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  • Sous le signe du destin

    Sous le signe du destin

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  • Verdi, témoin politique de son temps

    Verdi, témoin politique de son temps

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© Julien Benhamou / OnP

« Un spectacle qui marque ! »

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La Force du destin vue par ses spectateurs

2:30 min

« Un spectacle qui marque ! »

Par Cyril Pesenti

La Force du destin est à l’affiche de l’Opéra national de Paris jusqu’au 9 juillet 2019. Pour l’occasion, Octave est allé à la rencontre du public de l’une des soirées dédiées à l’œuvre du compositeur italien Giuseppe Verdi. Retour sur les témoignages des spectateurs, accompagnés d’extraits du spectacle mis en scène par Jean-Claude Auvray.  

Podcast La Force du destin

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"Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris" - en partenariat avec France Musique

07 min

Podcast La Force du destin

Par Nathalie Moller, France Musique

Avec « Dansez ! Chantez ! 7 minutes à l’Opéra de Paris », nous vous proposons des incursions originales dans la programmation de la saison à la faveur d’émissions produites par France Musique et l’Opéra national de Paris. Pour chacune des productions d’opéra et de ballet, Nathalie Moller pour le lyrique et Jean-Baptiste Urbain pour la danse, vous introduisent, avant votre passage dans nos théâtres, aux œuvres et aux artistes que vous allez découvrir. 

© Julien Benhamou / OnP

Sous le signe du destin

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Rencontre avec Brian Jagde

4:48 min

Sous le signe du destin

Par Emilie Chatoux

Brian Jagde fait ses débuts à l’Opéra national de Paris et interprète pour la première fois le rôle de Don Alvaro dans La Force du destin de Giuseppe Verdi. Un double challenge pour le ténor américain dont la saison a été riche en nouveautés et prises de rôles. Entre conflits politiques et lutte contre la fatalité, il évoque son rapport à l'œuvre et à ce personnage complexe

© Andrea Messana / OnP

Verdi, témoin politique de son temps

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Mythe et réalités

06 min

Verdi, témoin politique de son temps

Par Charlotte Ginot-Slacik

Parler de Verdi, pour nous autres Italiens, c’est comme parler du père. Massimo Mila, 1951

Comment l’engagement politique de Verdi transparaît-il dans son œuvre ? Comment la vision du monde du compositeur s’enracine-t-elle dans une œuvre aussi sombre et fataliste que La Force du destin, ou dans cet opéra-monde qu’est Don Carlos. La musicologue Charlotte Ginot-Slacik s’est penchée sur la question, explorant ces chemins de traverse entre la musique et l’Histoire.  


Le personnage de Leonora, une « référence non seulement sentimentale mais de libération sociale, un catalyseur (…) une tradition théâtrale où la femme représente la rupture, la lutte, l’émancipation. » Ainsi le compositeur Luigi Nono évoque-t-il La Force du destin en 1975. Cette analyse marxiste traduit la réception politique de Verdi. Les mots de Nono s’accordent aux images de Luchino Visconti qui, de Senso (1954) au Guépard (1963), lient indéfectiblement le compositeur au processus du Risorgimento. Elle est renforcée par les analyses des musicologues Massimo XXe siècle. Autant de déclinaisons du politique où l’engagement de Verdi apparaît rétrospectivement comme un geste prémonitoire pour des artistes italiens investis dans la rénovation d’une société durablement éprouvée par le fascisme (1922-1944).
Et pourtant… Le politique selon Verdi échappe aux analyses linéaires rapides. Il est du politique dans Simon Boccanegra (1857-1881) par l’évocation de la figure idéale du monarque que constitue l’ancien corsaire devenu doge de Venise. Il est du politique encore dans l’évocation des entités nationales opprimées (le célèbre « Va pensiero » de Nabucco, « O signore dal tetto natio » dans I Lombardi), des Hébreux sous le joug égyptien aux Indiens révoltés contre les Espagnols… Il est du politique enfin dans l’évocation complexe des rapports entre l’Église et l’État de Don Carlos. Un tel ensemble suffit-il à justifier le « mythe Verdi » qui fit du compositeur le catalyseur des aspirations nationales ? Rien n’est moins évident.
Lorsque débute la genèse de La Force du destin, les sympathies patriotiques de Verdi ne sont plus un mystère. « Si j’avais pu, j’aurais aimé être comme toi un soldat bien ordinaire, mais je ne puis être qu’un tribun », écrit-il à son librettiste Piave en mars 1848, lors des grandes journées insurrectionnelles de Milan. Il s’est pourtant bien gardé de monter sur les barricades – là où Richard Wagner est condamné à mort par contumace pour sa participation au soulèvement de Dresde.
De 1848 à 1860, le compositeur n’a pas joué un rôle de premier plan dans la lente unification italienne, quoiqu’en dise le célèbre acrostiche Viva VERdI (Viva Vittorio Emanuele Re d’Italia). Plus qu’une identification de Verdi à l’unité du pays, ces mots traduisent d’abord l’idée qu’en Italie, l’opéra demeure l’art des aspirations nationales. Dès 1828, Heinrich Heine note que « Cette pauvre Italie asservie n’a pas le droit à la parole et ne peut faire connaître les sentiments de son cœur que par la musique. » L’association des scènes d’opéra au patriotisme n’est d’ailleurs pas propre à Verdi ; elle émerge dès l’époque de Rossini et de Bellini. Ainsi Norma (1831) décrit la lutte du peuple gaulois pour se débarrasser de l’envahisseur venu de Rome : « Ah, sous le joug indigne du Tibre, je frémis moi aussi et désire prendre les armes (…). Cachons notre indignation dans nos cœurs, de sorte que Rome la croie éteinte ! Le jour viendra, où elle se réveillera, plus terrible elle brûlera ». Et tandis que Bellini appelle à la révolte, Verdi compose à la même époque une cantate en l’honneur de l’empereur d’Autriche Ferdinand Ier…
En 1859 pourtant, le contexte politique a changé. Incarnée par la figure charismatique de Cavour, l’unité nationale voit enfin Verdi s’engager en politique. En juin, le compositeur a lancé une souscription destinée à soutenir les blessés de la guerre contre l’Autriche. « Les victoires remportées jusqu'à maintenant par nos valeureux frères ne l'ont pas été sans beaucoup de sang répandu, et donc pas sans causer la douleur suprême de milliers de familles ! À des moments pareils, tous ceux qui ont un cœur italien doivent supporter, en fonction de leurs propres moyens, la cause pour laquelle on se bat. » La guerre se termine sur un compromis : les Autrichiens conservent la Vénétie mais de nombreuses provinces de la péninsule peuvent se prononcer en faveur d’un rattachement au Piémont de Victor-Emmanuel. Verdi se désole : « Où est-elle donc cette indépendance de l’Italie qu’on nous avait promise ? Que signifiait la proclamation de Milan ? Que la Vénétie n’est pas l’Italie ? Un tel résultat après tant de victoires ! Tant de sang pour rien ! C’est à devenir fou ! ».
Fasciné par Camillo Paolo Filippo Benso, comte de Cavour, qu’il rencontre alors, il se laisse convaincre de s’engager auprès du nouveau gouvernement. Il est élu député et abandonne pour un temps la musique signant l’une de ses lettres : « Un député de l’Italie centrale qui pendant de nombreuses années a fait le couillon en écrivant des notes de musique… ». Le compositeur manifeste son désir d’écrire un hymne national italien et, l’année de la création de La Force du destin, livre un Inno delle nazioni, sur un texte du librettiste Arrigo Boito, qui célèbre la gloire retrouvée de l’Italie dans le concert des nations européennes.
Le 6 juin 1861, Cavour meurt à Turin ; le 26 octobre, le royaume d’Italie est proclamé. Le 10 novembre 1862, La Force du destin est créée à Saint-Pétersbourg. Verdi se détache du politique. Au reste, sa contribution à la vie nationale se résume à une proposition avortée de réorganisation des opéras et des conservatoires. « L’Italie est faite, reste à faire les Italiens » (Massimo d’Azeglio). En 1867, Don Carlos dresse un tableau désenchanté de l’exercice du pouvoir : les ambitions politiques de Philippe II se heurtent au dogmatisme religieux de son inquisiteur. Figure dévoratrice, capable de condamner à mort son propre fils, l’empereur apparaît dans le même temps comme un souverain accablé par la solitude du pouvoir.
Verdi, « père » de l’Italie moderne ? Par-delà le mythe rassurant érigé par le siècle suivant, son œuvre témoigne incontestablement des contradictions politiques d’une Italie en gestation.

  • La Forza del destino by Giuseppe Verdi (Varduhi Abrahamyan)
  • La Forza del destino by Giuseppe Verdi (Brian Jagde & Željko Lučić)
  • La Forza del destino by Giuseppe Verdi (Željko Lučić)
  • La Forza del destino - Trailer
  • La Force du destin (saison 18/19) - Acte 3 - B. Jagde, Z. Lučić

  • La Force du destin (saison 18/19)- Acte 3 - B. Jagde, Z. Lučić

Accès et services

Opéra Bastille

Place de la Bastille

75012 Paris

Transports en commun

Métro Bastille (lignes 1, 5 et 8), Gare de Lyon (RER)

Bus 29, 69, 76, 86, 87, 91, N01, N02, N11, N16

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Parking

Q-Park Opéra Bastille 34, rue de Lyon 75012 Paris

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Dans les deux théâtres, des places à tarifs réduits sont vendues aux guichets à partir de 30 minutes avant la représentation :

  • Places à 35 € pour les moins de 28 ans, demandeurs d’emploi (avec justificatif de moins de trois mois) et seniors de plus de 65 ans non imposables (avec justificatif de non-imposition de l’année en cours)
  • Places à 70 € pour les seniors de plus de 65 ans

Retrouvez les univers de l’opéra et du ballet dans les boutiques de l’Opéra national de Paris. Vous pourrez vous y procurer les programmes des spectacles, des livres, des enregistrements, mais aussi une large gamme de papeterie, vêtements et accessoires de mode, des bijoux et objets décoratifs, ainsi que le miel de l’Opéra.

À l’Opéra Bastille
  • Ouverture une heure avant le début et jusqu’à la fin des représentations
  • Accessible depuis les espaces publics du théâtre
  • Renseignements 01 40 01 17 82

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