Scène en pente
Après avoir voyagé dans toute l’Europe pour étudier les meilleures salles de spectacle, Charles Garnier fit concevoir la scène du Palais Garnier avec une pente, afin d’établir un rapport idéal avec la salle : inclinée de 5% à partir du lointain (le point le plus éloigné pour les spectateurs) jusqu’à la face (partie la plus proche du public), cette scène dite « à l’italienne » permet au public, notamment celui situé à l’orchestre - en léger contrebas de la scène - de mieux voir les chanteurs et danseurs au lointain. À l’Opéra Bastille, pas de scène en pente ! En représentation au Palais Garnier, danseurs et chanteurs doivent donc apprendre à dominer la fameuse pente, connue pour ne pas être facile à « remonter ». À son arrivée à la Direction de la danse, Rudolf Noureev fit installer au Palais Garnier, dans le studio Marius Petipa, un plateau reproduisant à l’identique la déclinaison de la pente de la scène pour permettre aux danseurs de répéter dans les conditions réelles du spectacle. La scène de la future salle modulable de l’Opéra Bastille (2023) sera elle aussi inclinée de 5%. Et n’oublions pas les meubles et éléments de décor qui doivent être conçus en tenant compte de l’inclinaison … ou refaits dans le cas de co-production et de location avec un théâtre qui ne dispose pas d’une scène à l’italienne.