Directeurs,
maîtres de ballets, metteurs en scène, chorégraphes, architectes… Octave s’est
intéressé aux personnalités qui ont marqué l’histoire de l’Opéra qui continue,
aujourd’hui encore, à attirer les grands noms de la musique et de la danse.
Joseph
Mazilier fait ses débuts comme danseur au Grand Théâtre de Lyon puis rejoint
Bordeaux avant d’être engagé au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris. Il y
confirme sa réputation en assurant tous les rôles du répertoire traditionnel.
Il est engagé au Ballet de l’Opéra de Paris en 1830 où il se produit jusqu’en
1848 avant d’y devenir maître de ballet. Il s’illustre notamment dans Manon Lescaut de Jean-Pierre Aumer
(1830), La Tentation de Jean Coralli
(1832), ou les ballets romantiques de Philippe Taglioni (La Sylphide en 1832, La Fille
du Danube en 1836). À
l’Opéra, il fait ses débuts de chorégraphe en 1839 avec La Gipsy, affirmant sa prédilection pour le récit dramatique. Il
dessine avec aisance les actions fortes, tant dans le registre de la comédie (Le Diable à quatre pattes, 1845) que de
la tragédie (Aelia et Mysis, 1853).
Bien que peu enclin aux grands déploiements propres au ballet blanc, il marque
ses œuvres du sceau du romantisme, déclinant à grand renfort de pittoresque
l’attrait pour le dépaysement dans l’espace et le temps : l’Angleterre des
siècles passés dans Lady Henriette ou la
Servante de Greenwich (1844), l’Espagne dans Paquita (1846), l’Islande dans Orfa
(1852) ou encore le Mexique dans Jovita
ou les Boucaniers (1853). Le succès de ses ballets doit tant aux effets de
mise en scène (Le Corsaire, 1856)
qu’à l’exploitation des progrès de la technique féminine, trouvant des
interprètes idéales en Fanny Essler, Carlotta Grisi et Carolina Rosati.