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© Julien Benhamou / OnP
Né en 1969 à Carthagène, en Espagne, José Martinez commence la danse dans sa ville natale puis entre au Centre de Rosella Hightower, à Cannes, dans la classe de José Ferran.
En 1987, il remporte une bourse au Prix de Lausanne qui lui ouvre les portes de l’École de Danse de l’Opéra de Paris. Il est engagé l’année suivante dans le Corps de Ballet et devient « Sujet » en 1990. « Prix du public » 1991, il remporte en 1992 la médaille d’or du Concours International de Danse de Varna et reçoit le Prix du Cercle Carpeaux. Il est, cette même année, promu « Premier danseur ». Mats Ek le choisit pour être l’Hilarion de sa Giselle. À l’issue de la représentation de La Sylphide, le 31 mai 1997, il est nommé « Danseur Étoile ».
Il sera à la fois l’interprète des princes lumineux et des monarques plus sombres, tels le Nosferatu de Jean-Claude Gallotta ou encore le terrible Ivan de Iouri Grigorovitch. Remarqué par les chorégraphes invités - et plus particulièrement ceux d’expression contemporaine - il crée également à l’Opéra national de Paris, Pas./parts de William Forsythe (1999), Appartement de Mats Ek (2000). Pina Bausch le choisit pour être Orphée dans son opéra dansé Orphée et Eurydice (2008).
Il a également à son répertoire : Giselle (d’après Jean Coralli et Jules Perrot), La Sylphide et Paquita (versions de Pierre Lacotte), Les Sylphides (Mikhail Fokine), Till Eulenspiegel (d’après Vaslav Nijinski), La Symphonie fantastique, Parade et Le Tricorne (Léonide Massine), les productions de Rudolf Noureev (Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, Raymonda, Don Quichotte, Cendrillon, Roméo et Juliette, La Bayadère), Suite en blanc (Serge Lifar), Études (Harald Lander), Grand Pas classique (Victor Gsovsky), Soir de fête (Léo Staats), les oeuvres de George Balanchine (Le Palais de cristal, Sylvia - pas de deux, Thème et variations, Les Quatre Tempéraments, Agon, Joyaux, Tchaïkovski - pas de deux), celles de Maurice Béjart (IXe Symphonie, Webern op. V, Le Concours, Boléro), celles de John Neumeier (Le Songe d’une nuit d’été, Vaslaw, Magnificat, Sylvia, La Dame aux camélias), Le Messager du Chant de la terre et Lescaut dans L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan), Frollo dans Notre-Dame de Paris, Don José dans Carmen et Passacaille (Roland Petit), Rhapsody (Frederick Ashton), Temptations of the Moon (Martha Graham), Auréole (Paul Taylor), In The Middle, Somewhat Elevated, Pas./parts et Woundwork 1 (William Forsythe), Stepping Stones (Jiří Kylián), Giselle, A sort of… et Appartement (Mats Ek), Les Variations d’Ulysse (Jean-Claude Gallotta), Le Rire de la lyre (Montalvo-Hervieu), Coppélia (Patrice Bart), Shéhérazade (Blanca Li), Onéguine (John Cranko).
Pour sa carrière de danseur, José Martinez a reçu le prix Danza & Danza (1998), le Prix Léonide Massine-Positano pour son interprétation du Tricorne de L. Massine, le Grand Prix National de la Danse (Espagne, 1999), le Prix France/Chine (2004) et le Prix des Arts scéniques (Espagne, 2005). Il est Commandeur des Arts et des Lettres.
En dehors de ses activités à l’Opéra national de Paris, José Martinez a dansé dans les plus grandes compagnies du monde, et a formé le groupe « José Martinez en Compagnie » qui s’est produit régulièrement, plusieurs années, en Europe (particulièrement en Espagne) et aux États-Unis. Chorégraphe, il signe sa première création en 2002, Mi Favorita, dont il présente une nouvelle adaptation sur la scène du Palais Garnier pour les spectacles « Jeunes danseurs » en 2003. Une première oeuvre créée sur des musiques de Gaetano Donizetti, pour laquelle il puise dans son acquis de danseur la matière d’un ballet « classique », s’amusant à prendre quelques distances avec le répertoire qu’il cite ou détourne avec humour et fantaisie. Il chorégraphie la même année un pas de deux, Delibes Suite, qui est également repris pour le spectacle des Jeunes danseurs de l’Opéra en 2006 et entre au répertoire du San Francisco Ballet en 2007. En 2005, il livre une pièce pour les élèves de l’École de Danse de l’Opéra national de Paris, Scaramouche, au travers de laquelle il renoue avec la tradition de pantomime de la commedia dell’arte. La même année, il crée au Japon, Parenthèse 1, un solo pour Laëtitia Pujol et, en 2006, Soli-ter, dans le cadre des spectacles d’« Incidence Chorégraphique» puis Favoritita pour les danseurs du Junior Ballet du CNSMDP. Il présente en 2007, au Musée Picasso de Malaga en Espagne, El Olor de la Ausencia (L’Odeur de l’absence) un duo sur fond de guerre d’Espagne. En octobre 2008, pour le Ballet de l’Opéra national de Paris, il chorégraphie Les Enfants du paradis d’après le chef-d’oeuvre du cinéma français de Marcel Carné et Jacques Prévert. En 2009, il reçoit le « Prix Benois de la Danse » pour cette chorégraphie. Il poursuit sa collaboration avec le CNSMDP en créant Ouverture en deux mouvements (2009). En 2010, il crée pour le Ballet de Shanghaï Marco Polo, the last mission. Il a aussi créé Résonance en 2014 pour le Boston Ballet.
José Martinez est directeur artistique de la Compagnie Nationale de Danse d’Espagne de 2011 à 2019. Pendant deux mandats, il donne une nouvelle identité à la Compagnie, avec un équilibre entre un nouveau répertoire classique et la création contemporaine travaillant avec des chorégraphes comme Mats Ek, Ohad Naharin, Angelin Preljocaj, Jiří Kylián, Johan Inger, William Forsythe, Itzik Galili, Sharon Fridman, Annabelle Lopez Ochoa, Andonis Foniadakis et Nacho Duato.
Le ballet néoclassique et classique est présent dans la Compagnie pendant cette période avec des oeuvres de George Balanchine, Jerome Robbins, Uwe Scholz, Ben Stevenson, Roland Petit, Marius Petipa ou August Bournonville et une vraie identité est créée avec des créations de jeunes chorégraphes de la scène espagnole comme Ivan Perez, Alejandro Cerrudo, Iraxte Ansa, Cayetano Soto, Marcos Morau & La Veronal, Mario Bermudez, Goyo Montero, Juanjo Arques, Altea Nuñez, Arantxa Sagardoy, entre autres… L’éclectisme de la programmation inclut des oeuvres historiques comme Le Tricorne de Léonide Massine, repris lors du centenaire de la création du ballet, tout autant que le Show Must Go On de Jérôme Bel (oeuvre incluant des non-danseurs qui ont rejoint la Compagnie pour ce projet). Il crée lui-même pour la Compagnie Nationale de Danse, durant cette période, Sonatas (2012), Raymonda Divertimento (2013), Don Quichotte (2015) et Casse-Noisette (2018).
Programmant des résidences de création au sein de la Compagnie pour de jeunes chorégraphes, favorisant les rencontres et les collaborations, il épaule et accompagne les talents créatifs de ses propres danseurs leur permettant de s’épanouir comme chorégraphes. Certains d’entre eux, comme Antonio de Rosa et Mattia Russo ont même créé leur propre compagnie, Korsia, par la suite.
Depuis 2019, il est professeur et chorégraphe indépendant. En mars 2020, il crée sa version du ballet Le Corsaire pour le Ballet de l’Opéra de Rome puis met en scène une nouvelle version en Slovénie avec le Ballet de l’Opéra de Ljubljana (2021). En parallèle, ses deux chorégraphies du Concert du Nouvel An de Vienne en 2020 et 2021, remportent un grand succès. Ses derniers projets le conduisent au Croatian National Theatre à Zagreb, où il propose en 2022 sa version de Giselle.
Nommé par Alexander Neef, Directeur de l’Opéra national de Paris, le 28 octobre 2022, José Martinez a pris officiellement ses fonctions de Directeur de la Danse de l’Opéra national de Paris le 5 décembre 2022. Il succède à Aurélie Dupont.
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