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© Magnum
Frederick Ashton (1904-1988) a contribué, avec son professeur Marie Rambert, puis avec Ninette de Valois, à créer les deux troupes permanentes d’Angleterre, la Rambert Dance Company et le Royal Ballet. Paradoxalement, ce chorégraphe si britannique nait en Équateur et grandit au Pérou. C’est là qu’écolier il voit danser Anna Pavlova et découvre sa vocation. D’abord contraint de faire des études en Angleterre et d’entamer une carrière à la City de Londres, c’est en secret, au début des années 1920, qu’il prend ses premiers cours de danse classique. Ashton débute avec l’exceptionnel danseur et chorégraphe Léonide Massine. Ce dernier le recommande à Marie Rambert, qui le pousse très tôt vers la chorégraphie. Pour sa première création, A Tragedy of Fashion (1926), il collabore avec Sophie Fedorovitch, qui devient sa conseillère et qui signera nombre de ses décors et costumes. Il passe ses premières années de danseur professionnel à Paris au sein de la compagnie d’Ida Rubinstein, où il apprend beaucoup en observant la façon de travailler de Nijinska. En 1930, de retour en Angleterre, il devient co-fondateur et directeur du Ballet Club, futur Ballet Rambert, obtenant son premier succès avec Capriol Suite, suivi par Façade, pour la Camargo Society. À la même époque, il commence sa collaboration avec trois grandes interprètes : Tamara Karsavina, Lydia Lopokova et Alicia Markova (Margot Fonteyn devait venir plus tard). Lui-même danse dans Les Sylphides, Carnaval, Le Lac des cygnes… Entre 1931 et 1935, tout en travaillant avec Marie Rambert, Ashton réalise plusieurs créations pour la jeune compagnie de Ninette de Valois, le Vic-Wells Ballet, avant d’y entrer définitivement comme danseur et chorégraphe. C’est également à cette époque qu’il fait ses premiers pas de chorégraphe outre-Atlantique, dans l’opéra de Virgil Thompson et Gertrud Stein Four Saints in Three Acts. Par la suite, il accepte d’autres commandes : Le Diable s’amuse pour les Ballets Russes de Monte-Carlo, Le Rêve de Léonor pour les Ballets de Paris de Roland Petit, Picnic at Tintagel et Illuminations pour le New York City Ballet, la première production occidentale du Roméo et Juliette de Prokofiev pour le Ballet Royal du Danemark, ou encore La Valse pour la Scala de Milan. Outre ces invitations à l’étranger et son engagement dans la Royal Air Force durant la guerre, il reste durant toute cette période le fidèle associé de Ninette de Valois. Son rôle de directeur artistique n’est officiellement reconnu qu’en 1948. Il succède à Ninette de Valois en 1963, un poste qu’il conserve durant sept ans. Ashton enrichit notablement le répertoire, reprenant Noces et Les Biches de Nijinska, initiant des créations d’Anthony Tudor et faisant entrer au répertoire plusieurs ballets de George Balanchine. Ashton créa d’innombrables chorégraphies pour l’opéra, le cinéma et le music-hall, ainsi que des comédies musicales. Il dirige aussi des mises en scène d’opéra, notamment Orphée et Eurydice de Gluck en 1953. Néanmoins, le ballet demeure son domaine de prédilection. Le début de la guerre lui inspire une Dante Sonata passionnée et tragique. Une fois la paix revenue, il crée les Variations Symphoniques. Cendrillon est, en 1948, le tout premier ballet en trois actes créé pour une compagnie anglaise. Suivent Daphnis et Chloé et Les Deux Pigeons qui, après un premier accueil assez froid, rejoignent le rang des chefs-d’œuvre. La Fille mal gardée, aussi brillant dans la manière de camper les personnages que dans l’invention chorégraphique, est sans doute l’un de ses plus joyeux ballets et Monotones, à l’inventivité calme et posée, l’un des plus sereins. Ashton savait tout autant restituer des genres anciens – Sylvia, Les Créatures de Prométhée –, refléter le goût du jour – Jazz Calendar, Sinfonietta –, que créer des atmosphères romantiques intemporelles – Apparition, Nocturne ou Horoscope. Ses œuvres influencèrent profondément la façon de danser des artistes du Royal Ballet et le parcours de plusieurs chorégraphes, tels MacMillan, David Bintley ou Christopher Wheeldon.
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