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L'Opéra au XVIIe siècle

HistoireL'Opéra au XVIIe siècle

Histoire : L'Opéra au XVIIe siècle

L’Opéra de Paris naît au XVIIe siècle et est indissociable du pouvoir royal mais aussi de la figure de Jean-Baptiste Lully, surintendant de la musique de Louis XIV. À cette époque naissent les fondements de l’institution actuelle et ceux d’un genre lyrique à la française.

Le 28 juin 1669, le roi Louis XIV accorde au poète Pierre Perrin un « privilège » pour établir une académie d’opéra destinée à proposer au public des représentations en musique et en langue française. 

Ce monopole, qui vise à contrer la suprématie de l’opéra italien mais aussi à transmettre au public le goût du théâtre, de la danse et de la musique, est considéré comme l’acte fondateur de l’Opéra de Paris.

Deux ans plus tard naît le premier opéra français : Pomone de Robert Cambert, sur un livret de Pierre Perrin. Mais c’est surtout en 1672, lorsque Jean-Baptiste Lully rachète au poète, emprisonné pour dettes, son privilège, que l’Académie royale de Musique – son nouveau nom – prend son essor.

Les principales créations

Pomone (1671)

Robert Cambert

Premier opéra français, deux ans après la création de l'académie d'opéra. Livret de Pierre Perrin.

Cadmus et Hermione (1673)

Jean-Baptiste Lully

Première tragédie en musique, sur un livret de Philippe Quinault  

Atys (1676)

Jean-Baptiste Lully

Tragédie en musique, sur un livret de Philippe Quinault  

Armide (1686)

Jean-Baptiste Lully

Tragédie en musique, sur un livret de Philippe Quinault  

UN NOUVEAU GENRE DRAMATIQUE : LA TRAGÉDIE EN MUSIQUE

Jean-Baptiste Lully est avant tout un compositeur : il a créé dans les années 1660 la comédie-ballet avec Molière. Pour l’Académie royale de Musique, il invente avec le librettiste Philippe Quinault un nouveau genre dramatique : la tragédie en musique ou tragédie lyrique, inaugurée avec Cadmus et Hermione en 1673.

Calquée sur le modèle antique, la tragédie en musique mêle théâtre, chant, musique et danse. Cinq actes, des personnages héroïques, un prologue à la gloire du roi, des récitatifs, des scénographies fastueuses, des scènes de danse et un livret en français : tels en sont les ingrédients, destinés autant à éblouir les spectateurs, plaire au goût français qu’à répondre aux ambitions du Roi-Soleil.

En plus d’être musicien et directeur artistique, Jean-Baptiste Lully se double d’un homme d’affaires redoutable. Contrairement à ses prédécesseurs, il est le seul à réussir à tirer un profit de l’exploitation de son privilège. Quand il meurt en 1687, il laisse en héritage des chefs-d’œuvre comme Atys ou Armide, mais aussi une institution économiquement prospère.

LA DANSE

Friand de ballet, danseur lui-même, Louis XIV crée dès 1661 par lettres patentes l’Académie royale de Danse qu’il confie à Pierre Beauchamp, codificateur de la danse, en particulier des « cinq positions ». En 1669, elle est rattachée à l’Académie royale de Musique et peut se prévaloir d’être la première troupe de danseurs professionnels d’Europe.  

L’Académie royale d’opéra s’installe d’abord dans la salle du jeu de paume de la Bouteille, située rue Mazarine, de 1671 à 1672. Baptisé ensuite Académie royale de musique, l’Opéra prend place dans la salle du Bel-Air puis, dans la première salle du Palais-Royal, à partir de 1763 et pour près d’un siècle.

Insolite

Jean-Baptiste Lully, d’origine italienne, a commencé à travailler en France comme cuisinier chez le Chevalier de Guise puis chez sa nièce Mademoiselle de Montpensier. 

Il était alors connu pour ses macaronis qu’il servait avec un œuf au plat : les œufs Lully !

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