Communiqué du 14 avril 2016
Retour sur le Spectacle de l’École de Danse 2016
La « Leçon de danse », première partie du ballet Conservatoire d’Auguste Bournonville, plonge le spectateur dans l’atmosphère studieuse d’une classe de ballet. Ce vaudeville en deux actes du XIXe siècle témoigne de la tradition franco-danoise dont Bournonville, chorégraphe attitré du Ballet Royal Danois, est l’héritier. Souvent interprété comme un divertissement isolé, cet extrait est un moment de danse pure et illustre la grâce et la précision des pas qui étaient alors préférés à une trop grande virtuosité. Échauffements ou variations, les mouvements des jeunes danseurs de tous âges sont mis en valeur dans cette œuvre très appréciée du public depuis sa création en 1849.
Dans un deuxième temps, la chorégraphie des Forains de Roland Petit, datant de 1945, constitue une évocation joyeuse et mélancolique de l'univers du cirque. Une troupe de saltimbanques itinérante y traverse la scène de jardin à cour, installant ses tréteaux le temps d’une représentation pour repartir ensuite vers d’autres horizons, les poches désespérément vides. Véritable mise en abyme du monde du spectacle, cette pièce met en scène, dans un style volontairement naïf, quelques figures caractéristiques des scènes théâtrales : sœurs siamoises, clown-acrobate, prestidigitateur, « Belle Endormie »… Un ensemble de numéros empreints de poésie qui exprime tantôt l'inquiétude, tantôt l'insouciance des forains, et se voit parfaitement servi par l’interprétation des élèves.
Le programme s'achève avec le ballet fantastique de John Taras : Piège de lumière. Créé en 1952, ce récit merveilleux dépeint une rencontre insolite entre hommes et bêtes. Dans les profondeurs d’une forêt équatoriale, des bagnards en fuite vivent du produit de leur chasse et allument, la nuit venue, des feux éblouissants pour capturer de quoi subsister. D’étranges coléoptères convergent vers ces faisceaux lumineux et, après une ultime danse, sont faits prisonniers. Un Iphias et une Morphide, deux papillons amoureux, tombent dans le piège ; le mâle se sacrifiera pour éviter la prise de la femelle. Cette production, qui brille par ses costumes chatoyants, ses lumières subtiles et son inventivité chorégraphique, clôture ce spectacle en beauté.