Sous l’Ancien Régime, la pratique était que les artistes se montrent sur scène parés de leurs propres bijoux. Leur qualité était un indice de leur statut comme de leurs faveurs auprès des puissants ou de leurs admirateurs.

Peu à peu, l’impératif de vraisemblance dramaturgique conduit l’Opéra de Paris à fournir aux artistes les bijoux de scène.

La porosité entre bijoux de ville et bijoux de scène s’efface, même si parfois, encore au XIX^e siècle, le spectaculaire peut l’emporter sur la vraisemblance. Par exemple, Louis-Désiré Véron, directeur de l’Opéra de 1831 à 1835, demande aux artistes de « porter sur la scène leurs plus beaux bijoux lorsqu’elles en possèd[ent]. »

Les maquettes de costumes et de bijoux sont les premiers dessins permettant leur fabrication pour la scène. Ils fournissent des informations nécessaires à leur création telles que les matériaux à utiliser, les couleurs, voire – pour les costumes – des échantillons de tissus épinglés à la feuille.

Selon les peintres, décorateurs ou costumiers, ces dessins sont très détaillés ou au contraire elliptiques, à charge ensuite aux ateliers d’interpréter au mieux les souhaits des créateurs, tout en tenant compte des contraintes propres aux matériaux utilisés ou à la liberté de mouvement des artistes.

Cela explique que parfois, les bijoux réalisés présentent des différences par rapport aux maquettes. Parmi les costumiers ayant régulièrement travaillé à l’Opéra pendant la deuxième moitié du XIX^e siècle figurent Charles Bianchini (1859 – 1905) et Joseph Porphyre Pichon (1871 – 1953) qui est aussi le créateur du personnage de Bécassine !