Quatre dimanches par saison, les musiciens de l'Orchestre de l'Opéra national de Paris vous invitent à partager une heure de musique de chambre dans la grande salle du Palais Garnier.

La Sinfonia qui inaugure Le Messie de Haendel est une ouverture « à la française » : l’enchaînement de deux types de rythmes. Le premier est lent et solennel, le deuxième plus rapide : une fugue savante.

Le choral « Jésus, que ma joie demeure » est l’un des plus fameux de tout l’œuvre de Bach : dans la cantate BWV 147, il apparaît sur un tissu orchestral dessinant des volutes de motifs – la transcription pour cuivres reprend cette configuration dans d’autres couleurs. Le choral « Éveillez-vous, la voix nous appelle » est d’un type plus éclatant, appelant tout naturellement la transcription pour les cuivres. Quant au dernier, « Je t’invoque, Seigneur Jésus Christ », il est célèbre dans la transcription pour piano solo qu’en a réalisée Ferruccio Busoni et se prête également de façon idéale aux cuivres.

Dans ce parcours des grandes figures du baroque, Telemann apparaît comme le compositeur le plus curieux de tous les styles musicaux et le plus prolifique. L’œuvre intitulée Heldenmusik (littéralement « musique héroïque ») est constituée de douze marches, connues en général sous la forme d’un duo pour trompette et orgue, dont chacune évoque un caractère ou une qualité. Le musicien semble y parcourir toutes les composantes de ce qui pourrait être un traité des passions ou même un manuel de morale mis en musique : La Majesté, La Grâce, La Tranquillité, L’Espérance, La Joie...

Contrairement à ce que le terme évoque, la « canzona » est un genre instrumental né dès le XV^e siècle en Italie. Au siècle suivant, Giovanni Gabrieli, compositeur connu pour son activité à la Basilique San Marco de Venise, dotée de deux chœurs, en fera une écriture à plusieurs parties se répondant en écho.

Publié en 1587 avec d’autres motets pour double-chœur acappella du compositeur, O Magnum Mysterium (O grand mystère) est également marqué par les jeux de réponse entre un chœur chantant dans le registre aigu, le second lui répondant dans le grave, comme pour suggérer une infinie ferveur par l’ampleur-même de l’espace acoustique.

Comme de nombreux musiciens allemands de l’ère baroque, Praetorius s’intéressa fortement aux danses françaises :  en 1612, il publie sous le titre de Terpsychore (muse de la danse) une anthologie de trois cents pièces, dont la suite au programme de ce concert est tirée.

Les Folies d’Espagne de Marin Marais, originellement composées pour viole de gambe, sont une série de variations très savantes sur le thème de La Folia, fameux dans toute l’Europe à l’ère baroque.