La Barre d’Immeuble IV est l’un de ces grands ensembles résidentiels interminables et parfaitement mesurés dans lesquels les destins humains n’apparaissent que sous forme de chiffres et où il n’y a, depuis longtemps, plus de place pour les rêves et les désirs. Cette architecture péri-urbaine devient le théâtre d’une résistance des parias.

Dans cette pièce, des récits d’aujourd’hui s’entrechoquent en invoquant les figures de Pelléas et Mélisande et de Carmen. Pour Raphael Jacobs, il s’agit moins d’ajuster un répertoire que de transformer progressivement le canon classique. Dans la réécriture, l’accentuation des formes de domination et des inégalités répressives révèle la nécessité d’une échappatoire.

Dans le contexte d’une modernité menaçante, des étrangers entrent en résistance, exposent leur extrême fragilité au risque de s’éteindre à tout moment. Les larmes aux yeux, à la recherche d’alliés, ces corps défient la douleur constante de la répression.

En sous-sol de ce logement social, où le grondement d’un monde englouti se transforme en psaume de résistance, les vies de personnages familiers s’allègent et s’envolent pour ouvrir les portes de l’inconnu dans la pénombre des couloirs. Derrière ces portes, les destins individuels se croisent en une tempête de regards.

Les pièces d’Annelies van Parys, de Lili Boulanger, de Sivan Eldar et d’Hildegard von Bingen mettent en avant des figures féminines qui résistent et tentent d’échapper à l’oppression culturelle patriarcale. La réécriture à contrecourant des personnages et leur rencontre créent l’espoir d’une libération des minorités au-delà du cadre de scène.

Une utopie fluide de la simultanéité

Vaincre l’aliénation

De nouvelles stratégies pour vivre ensemble

Se désolidariser de tout ordre hiérarchique

Est-il possible de se heurter aux contraintes sociales sans s’immobiliser ?

Daniel Blakenberg

Représentations
20 juin 2024 à 20h
21 juin 2024 à 20h

Tarifs
Adultes : 25€
Moins de 28 ans : 10€
Groupes : 16€