Communiqué du 17 février 2023
DÉCÈS DE MICHAËL DENARD, DANSEUR ÉTOILE, COMÉDIEN ET PÉDAGOGUE
L’Opéra national de Paris apprend avec tristesse la disparition de Michaël Denard, Danseur Étoile, comédien et pédagogue, survenue le 17 février 2023 à l’âge de 78 ans et rend hommage à son immense talent, qui a brillé sur la scène de l'Opéra national de Paris pendant plus de 35 ans.
Son nom restera à jamais associé à notre Maison.
Né en 1944, Michaël Denard commence la danse à l’âge de 17 ans (1961). Engagé, sur audition, dans le Corps de Ballet de l’Opéra en 1965, il est promu « Premier Danseur » quatre ans plus tard. En 1970, Maurice Béjart le choisi pour être l’interprète de L’Oiseau de feu au Palais des Sports.
Nommé Danseur Étoile en 1971, il reçoit le prix Nijinski la même année. En 1972, il crée, pour la télévision française puis pour l'Opéra, La Sylphide (reconstituée par Pierre Lacotte) avec Ghislaine Thesmar.
Tout au long de sa carrière, il danse les ballets de George Balanchine, Maurice Béjart, Serge Lifar, Roland Petit, Peter van Dijk, Georges Skibine, Kenneth MacMillan, Alvin Ailey, Alwin Nikolaïs, Jose Limon … et incarne les rôles de princes dans les grands classiques (Giselle, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant...).
À l’Opéra de Paris, il a notamment créé : Comme la princesse Salomé est belle ce soir, L’Oiseau de feu (Maurice Béjart - 1970), Orphée (George Balanchine - 1973), Intégrales, Amériques (John Butler - 1973), Un jour ou deux (Merce Cunningham - 1973), Coppélia (Saint-Léon, version Pierre Lacotte - 1973), Afternoon of a faun (Jerome Robbins), Tristan (Glen Tetley - 1974), Symphonie fantastique (Roland Petit - 1975), Ivan le Terrible (Iouri Grigorovitch - 1976), Adagietto (Oscar Araïz - 1977), Roméo et Juliette (Iouri Grigorovitch - 1978), Les Quatre saisons (Kenneth MacMillan - 1978), Serait-ce la mort ? (Maurice Béjart - 1979), Intermezzo (Barry Moreland - 1980), Mad Rush (Lucinda Childs - 1981), Roméo et Juliette (John Cranko), Marco Spada (version Pierre Lacotte), Jardin aux lilas, Shadowplay, Dark Elegies (Antony Tudor), Cendrillon (Rudolf Noureev - 1986), Grande Fugue (Hans van Manen), Sans armes, citoyens ! (1987), Quatre derniers Lieder (Rudi van Dantzig), Le Martyre de Saint-Sébastien (Robert Wilson - 1988).
Également « Étoile invitée » à l’American Ballet Theatre, au Bolchoï et au Kirov, il fait ses adieux « officiels » à l’Opéra en 1989.
Parallèlement à sa carrière de danseur, Michaël Denard est également comédien au cinéma dans La Rumba de Roger Hanin (1986) et La Garçonne (1987) d’Etienne Périer. Il joue aussi au théâtre : le rôle – titre d’Hippolyte d’Euripide (mise en scène de Jean Pierre Miquel), Obéron dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare (mise en scène de Pierre-Jean de San Bartolomé), Curiace dans Horace de Corneille (mise en scène de Jean-Paul Zehnacker), Le Journal d’un fou d’après Gogol (mise en scène d’Alain Marty), Vincent Van Gogh ou le suicidé de la société d’après Antonin Artaud (mise en scène d’Anne Delbée), Un mari idéal d’Oscar Wilde (mise en scène d’Adrian Brine). Il est le « Sprecher » du Ring um den Ring de Béjart (1990, repris en 2004 et 2006), Otto Dix dans Dix oder Eros und Tod de Petit (1993), le récitant du Roi David d’Honegger (1992) et a participé à plusieurs récitals.
Directeur du Ballet du Staatsoper de Berlin entre 1993 et 1996, il est Étoile invité à l’Opéra national de Paris, pour être le Juré français dans Le Concours de Maurice Béjart (1999 et 2002), le Père d’Armand dans La Dame aux camélias de John Neumeier (2006) et Mère Simone dans La Fille Mal gardée de Frederick Ashton (2007).
Enseignant, il a donné des cours au CNSM de Paris et a été professeur à l’Opéra national de Paris.
Michaël Denard était Chevalier de la Légion d’honneur, Officier des Arts et Lettres et de l’ordre national du Mérite.