À l’heure du déjeuner, des musiciens de l’Orchestre et des artistes des Chœurs de l’Opéra national de Paris vous proposent des concerts précédés d’introductions.

Organiste et compositeur, Théodore Dubois est l’auteur d’un Traité d’harmonie qui a fait date. Son Terzettino pour flûte, alto et harpe (1905) est d’une tonalité belcantiste et donne à la harpe le rôle d’accompagnateur du duo que forment flûte et alto.

La première pièce en trio de Joseph Jongen sonne comme un condensé de debussysme, par sa façon d’utiliser les pouvoirs expressifs des instruments – on pense à la Sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy. La seconde est d’un caractère dansant très affirmé, évoquant plutôt le monde ravélien.

Jean Françaix, qui ne se soucia jamais des diktats esthétiques de son temps, compose ses Cinque piccoli duetti pour flûte et harpe en 1975 : Preludio, Pastorale, Canzonetta, Sogno, Rondo. Avec ses Pastorales de Noël (1943), André Jolivet souhaitait écrire une musique accessible aux amateurs et retrouver la simplicité communément associée à la représentation des mages et de l’enfant.

À propos du premier volet de Paysages d’ombre (2011), Karol Beffa écrit ceci : « Une succession de brefs tableaux s’enchaînant les uns aux autres par tuilages successifs. On passe d’un climat sombre (harpe dans les graves, canons entre les deux autres instruments) à une complainte archaïsante de la flûte que vient souligner une ornementation baroquisante, puis à un épisode plus ambigu où des cloches stylisées se répondent sur fond de rideau de pluie. »

Hélène Pierrakos